Test Wii -- MySims

Les Sims sont un phénomène unique du jeu vidéo. A la tête d’une franchise ayant vendu plus de 100 millions d’exemplaires (toutes plateformes et add-ons confondus bien sûr), ils viennent de se hisser au sommet du classement des jeux vidéo avec les poids lourds du genre tels que Mario et Pokemon. Sur console, les épisodes des Sims sont cependant en majorité décevants, présentant une version allégée de ce qui fait des Sims le titre unique et intéressant pour tout ce qu’il représente sur PC. EA a du en arriver à la même conclusion et se dire qu’il fallait ré-imaginer la série pour pouvoir offrir une nouvelle identité à ce jeu. Doit-on se réjouir de cette tentative de se diversifier, ou regretter qu’ils n’aient pas plutôt profité de la nouvelle génération pour apporter sur console l’expérience Sims dans son intégralité ?

Il faut commencer par souligner le fait que MySims a beau changer de ton pour la série, il n’est pas non plus complètement innovant, principalement parce qu’il trouve son inspiration dans des titres Nintendo comme Harvest Moon et Animal Crossing. Ce dernier plus particulièrement, va faire mal au titre d’EA tant la comparaison n’est pas en faveur du titre de l’éditeur américain.

Le look de MySims est résolument cartoony, des personnages au look manga super deformed, des décors très colorés et à l’échelle complètement fantaisiste et une ambiance bien plus tournée vers le jeune publique marquent la principale différence esthétique de MySims avec son grand frère (puisque c’est vraiment ce genre de rapport qu’ils entretiennent) les Sims 2.

C’est mignon, mais c’est aussi assez limité. Ceux qui s’en étaient donné à cœur joie en créant leurs sims, en les habillant, refaisant leurs visages, leurs corps… pendant des heures jusqu’à avoir la famille qu’ils voulaient vont être frustrés par le choix très limité proposé ici. Et une fois la création du personnage effectuée, on se rend compte que tout le jeu marche sur ce principe. La fabrication des maisons est un assemblage de Lego préformatés avec de nombreuses pièces certes, mais une limite qu’on atteint bien trop vite et c’est malheureusement le cas pour quasiment tout. Il y a cependant une chose tout a fait amusante, c’est la création de meubles qui encore une fois vous proposent d’assembler des pièces pour faire une chaise, une table, un lit… mais il est impossible de créer quelque chose dès le début et vous devrez suivre un patron et fabriquer des meubles sur commande pendant un bon moment.

Cependant, le principe est très intéressant, plus à mon sens que ce qui s’apparente un peu à jouer à la poupée dans les Sims quand on place des meubles achetés (parfois même provenant de fabriquant connus selon le kit d’accessoires utilisé) mais finalement préfabriqués. En fin de compte, le nombre limité d’éléments et de possibilité de créations finira par frustrer le designer qui sommeille en vous. Il est d’ailleurs aussi décevant que peindre l’environnement se résume à coller un motif à un mur ou un élément d’un meuble, sans qu’il y ait de transition avec le reste du meuble ou de la pièce. Le résultat est franchement mal intégré, allant même jusqu’au hideux sur certaines commandes des habitants.

Le gros du jeu consiste à vous demander de redonner vie à la ville dans laquelle vous emménagez au début de la partie. Tous les habitants ou presque ont fait leurs bagages et ne restent aujourd’hui que Madame la Maire un peu désemparée et une poignée de résidents tous plus ou moins triste de leur sort. A vous de mettre du baume au cœur de tout ce petit monde et de faire revenir la vie en ville sous forme de nouveaux résidents en fabriquant meubles et maisons pour tous. Une telle quête est imposante et propose de nombreuses heures de jeu, mais comme on doit utiliser les essences (qui sont des sortes d’extraits de tout ce qui traine dans le monde, du pneu à la pomme en passant par le bonheur des habitants) pour faire correspondre ce qu’on fabrique au gout des résidents, une bonne partie de ce temps est passé à aller à la pêche, en prospection, à être sympa avec les gens pour obtenir des échantillons de bonheur… C’est long et c’est certainement l’un des aspects d’Animal Crossing qui a été récupéré dont on se serait bien passé.

En fin de compte, on se sent plus poussé à continuer par l’envie d’obtenir un nouveau plan pour un meuble ou une nouvelle pièce pour une maison que parce qu’on est attaché à notre tâche ou que les résidents nous motivent vraiment. En effet, une des qualités principales d’Animal Crossing ou même Harvest Moon était que les personnages que l’on rencontrait étaient tous ou presque intéressants et attachants. Dans MySims par contre, il est bien difficile de les trouver autre chose que caricaturaux tant ils sont de piètres tentatives de copier des clichés de personnages existants (goth, chef cuistot italien…). C’est d’autant plus dommage que la manière qu’ils ont de parler en yaourt m’ait toujours fait sourire et que ce coté soit resté du Sims original, avec une telle base, les personnages auraient du crier de personnalité.

Mais tout n’est pas noir dans ce jeu, même si on a une impression de manque par rapport à la version PC, il faut tout de même reconnaitre que MySims est bien supérieur à toutes les versions console de la franchise qui ont pu sortir jusqu’à présent. On sent aussi qu’EA ne tient pas à laisser la franchise tomber et que cette branche donnera de nombreux rameaux puisque MySims Kingdom est aussi sorti par la suite avec de nombreuses améliorations rendant le jeu tout a fait satisfaisant et que d’autres titres sont déjà en préparation.

La maniabilité est d’ailleurs bien pensée sur Wii et à part la difficulté de déclencher une interaction de temps en temps parce qu’on n’est pas bien placé par rapport à l’objet (ce qui est certes énervant), les contrôles sont bien intégrés. MySims est en quelque sorte un coup d’essai, comme la franchise a toujours été si résolument tournée vers une jouabilité PC et en tant que telle, c’est un essai plutôt sympathique. Le concept de base est bien pensé, il manque juste d’identité pour l’instant et les possibilités de jeu sont trop limitées.

En fin de compte, MySims est le début d’une série de Sims « lite » pour console qui promet un avenir intéressant malgré les faux pas des débuts.

Verdict

Dur dur de se trouver une place dans l'ombre de titans comme les Sims, mais pour un coup d'essai sur console, EA ne s'en sort pas mal. On doit tout de même reconnaitre les erreurs qui parsèment le titre, mais les bases sont bonnes et le futur de la franchise promet de bonnes choses.